Les raisons de craquer

Vous pouvez le choisir classique ou avec un profil de coupé, comme ici dans cette version Sportback vendue 2 400 € de plus. S’il en impose par sa plastique et sa signature lumineuse en fines lames, tout en conservant un gabarit contenu (4,77 m), le nouveau Q6 marque surtout les esprits par sa technologie. Sous sa calandre single frame pleine et son pavillon fuyant ponctué par un becquet, on retrouve la plateforme PPE partagée avec le Porsche Macan. La belle Audi hérite donc une architecture 800 V, une capacité de charge de 260 kW et une grosse batterie de 100 kWh (94,9 kWh nets) qui se recharge à 80% en 22 minutes. Cela lui permet de parcourir 400 kilomètres entre deux charges sur autoroute et plus de 500 kilomètres sur le réseau secondaire. Voilà qui change la donne. Au-delà de cette rassurante autonomie, l’Audi Q6 e-tron s’avère particulièrement plaisante à mener. Dotée d’un moteur de 306 ch positionné sur l’essieu arrière, la propulsion d’Ingolstadt affiche un comportement routier imperturbable. Performante, sans délivrer la cavalerie du SQ6 e-tron (516 ch), elle séduit par sa polyvalence, son efficience et son silence. Le confort princier permet d’avaler virage et imperfections de la chaussée avec flegme et efficacité. Et le mode B, lorsqu’il est activé, va jusqu’à l’arrêt complet du véhicule sans qu’il soit nécessaire de solliciter la pédale de frein. Si on peut regretter que l’aménagement intérieur soit rigoureusement identique à celui de la carrosserie classique, on ne se plaindra pas de sa qualité. L’emploi de matériaux luxueux, à l’image du revêtement noir laqué de la console centrale, et l’atmosphère 100% tactile et digitale, symbolisée par une double dalle incurvée prolongée par un 3e écran faisant face au passager pour le distraire durant les longs trajets, témoignent du savoir-faire d’Audi dans l’art du recevoir. Praticité et ergonomie n’ont pas été négligées non plus comme en attestent les nombreux espaces de rangement, l’habitabilité généreuse aux places arrière, les dossiers rabattables en un tournemain via des manettes ou le hayon à ouverture électrique donnant accès à un coffre bien logeable (511 litres), sans oublier l’incontournable frunk de 64 litres.

Les raisons d'hésiter

S’il bénéficie de la plateforme du Macan, le Q6 e-tron n’en a pas récupéré les roues arrière directrices. Elles lui auraient sans doute procuré un supplément d’agilité sur parcours sinueux et plus de manœuvrabilité en ville. On se perd un peu dans les différents menus de l’info-divertissement. Heureusement que les réglages de la climatisation demeurent accessibles depuis la planche de bord. Le vrai défaut demeure la rétrovision, largement altérée par l’audace stylistique de ce SUV coupé. Dernier point, mais pas des moindres : dans la course à l’autonomie maxi et au temps de charge record que se livrent Audi, BMW et Mercedes, le Q6 e-tron part avec un vrai handicap sur ses rivaux. Le nouvel iX3, par exemple, annonce une capacité de charge de 400 kW et 805 kilomètres d’autonomie WLTP !