Les raisons de craquer

Esthétiquement, l’engin interpelle avec son double chevron ornant la calandre et ses feux arrière saillants. Le nouveau SUV 100% électrique du constructeur français n’a pourtant pas vocation à se faire remarquer, mais son gabarit (4,65 m) en impose. Plus long (+15 cm) que celui qu’il remplace, l’ë-C5 Aircross s’est offert une habitabilité très généreuse, aux places arrière notamment où les enfants, petits ou grands, peuvent s’ébattre joyeusement sur une large banquette aux dossiers inclinables. Ce bel espace à vivre est complété par un coffre au volume avantageux (651 litres) auquel on accède via un hayon électrique et dont le plancher, réglable sur deux niveaux, s’aligne avec le seuil de charge. Sorte de familiale idéale, la Citroën poursuit son sans faute volant en mains. Dès les premiers hectomètres parcourus, un sentiment de sérénité s’installe à bord. Le confort, moelleux à souhait, inviterait presque à l’assoupissement. Avec ses sièges à double densité de mousse et sa fameuse suspension à butées hydrauliques sur les quatre roues, l’ë-C5 Aircross préserve ses occupants de la fatigue. Paré pour les longs voyages, le nouveau SUV du groupe Stellantis brille également par la douceur de ses commandes, sa tenue de cap imperturbable et son comportement plus dynamique qu’à l’accoutumée pour un membre de la famille Citroën. Côté batterie, il a été faire son marché chez BYD pour en ramener un accumulateur de 73,7 kWh garantissant une autonomie WLTP supérieure à 500 kilomètres… en attendant l’arrivée d’une version 97 kWh au rayon d’action de 680 kilomètres. En l’état, ses performances s’avèrent largement suffisantes et il bénéficie d’un système de récupération d’énergie au freinage, modulable via des palettes au volant, pour aller un peu plus loin. À bord, la dalle centrale verticale de 13 pouces capte d’emblée les regards. C’est l’élément incontournable de cet aménagement intérieur original et chaleureux caractérisé par la présence d’un tissu matelassé agréable à la vue comme au toucher sur toute la largeur de la planche de bord. L’ergonomie est soignée à l’image des touches physiques qui ont été conservées pour le réglage de la climatisation ou de l’écran de 10 pouces, faisant face au conducteur, qui projette la navigation de votre téléphone connecté. Dans cette version Max, l’équipement s’avère riche et techno (affichage tête haute, phares matriciels, recharge par induction…) et les aides à la conduite se révèlent peu intrusives et aisément déconnectables. Garanti 8 ans et éligible à la prime “coup de pouce“, l’ë-C5 Aircross n’en devient que plus désirable et accessible.

Les raisons d'hésiter

Il n’a, en revanche, pas droit à la prime “batterie“ car la sienne est fabriquée en Chine. Il fait l’impasse sur certains équipements courants désormais sur la plupart des électriques (frunk, freinage one pedal, charge bidirectionnelle) et fait payer cher (800 € en option) une pompe à chaleur bien utile pour le préchauffage de la batterie. Sur autoroute, l’ë-C5 Aircross 73,7 kWh ne franchit pas le cap des 300 kilomètres entre deux charges… un peu juste pour les longs déplacements. Si les rangements pullulent à bord, celui qui accueille les prises USB, situé sous la console centrale, n’est malheureusement pas simple d’accès. On regrette également la présence de nombreux plastiques bas de gamme dans un univers si paisible. Côté vitesse de charge, le SUV Citroën ne fait pas de miracle : il plafonne à 160 kW en CC et à 11 kW en CA, l’option 22 kW n’étant pas proposée. Trente minutes lui sont donc nécessaires, dans le meilleur des cas, pour recouvrer 80% de son autonomie initiale. Enfin, avec 2,1 t sur la balance, le SUV Citroën ne peut rivaliser avec le dynamisme de son rival, le Renault Scénic E-Tech, 250 kg plus léger.