Un peu plus encombrante que sa glorieuse aînée, d’où son nom, la Grande Panda (4 m de long pour 1475 kg) donne immanquablement le sourire. Sa plastique cubique qui accumule les références à la Panda originelle suscite sympathie voire nostalgie, selon l’âge de l’observateur, mais ne laisse sûrement pas indifférent. Si sa signature lumineuse en pixels respire la modernité, ses entourages de carrosserie en plastique ou ses jantes en tôle vous replongent symboliquement dans le passé. À bord, cette double impression perdure. L’instrumentation digitale, l’écran tactile de 10,25 pouces assorti d’Apple CarPlay et d’Android Auto sans fil ou la fibre de bambou parcourant la planche de bord témoignent d’un développement récent tandis que le réceptacle sans couvercle positionné face au passager rappelle la boîte à malices du siècle dernier. Dans tous les cas, l’ergonomie est soignée, les matériaux principalement recyclés, les rangements nombreux et l’habitabilité suffisante pour deux adultes aux places arrière. Dans cette version 100% électrique, la citadine Fiat se dote d’une batterie de 43,8 kWh, d’un chargeur embarqué de 7,4 kW en courant alternatif et d’une capacité de charge rapide de 100 kW en courant continu… lui permettant de recouvrer 80% de son autonomie initiale, plutôt quelconque, en 27 minutes. Maligne, la Grande Panda électrique bénéficie également d’un câble de recharge extensible (4,50 m) logé dans la calandre, une astuce inédite qui vient en complément de la trappe classique située dans l’aile arrière gauche. Assemblée en Serbie, l’italienne partage sa plateforme multi-énergie avec la Citroën C3. À l’instar de la française, la nouvelle Panda existe donc aussi en version micro-hybride (110 ch, à partir de 17 900 €) pour les réfractaires à l’électrique. En puisant largement dans la banque d’organes du groupe Stellantis, la grande sœur de la 500 a vu juste. L’agrément de conduite est au rendez-vous, le confort, également. Précise, l’italienne ne manque pas d’allant. Sa maniabilité est un régal dans la circulation urbaine où ses radars de recul préservent sa jolie carrosserie des éraflures et la désactivation aisée des différentes alertes de conduite adoucissent le quotidien. Adaptée à tout type d’usage, hormis les longs parcours autoroutiers, équipée d’un système de récupération d’énergie ajustable pour gagner en autonomie, la Grande Panda électrique jouit surtout d’un tarif parmi les plus attractifs du marché puisque seule la Dacia Spring, bien moins polyvalente, s’avère moins onéreuse.
En réalité, les deux principales concurrentes de cette nouvelle Panda électrique sont sa cousine, la Citroën ë-C3, un peu moins chère, et … sa propre version hybride. La première est garantie 8 ans ou 160 000 kilomètres, contre 2 ans seulement pour l’italienne, alors que la seconde coûte 7 000 € de moins avant application du bonus - un gouffre ! -… et qu’elle dispose d’un coffre au volume supérieur (412 litres vs 361) car non encombré par la batterie. Essence et électrique doivent aussi composer avec l’absence de plancher plat, banquette arrière 60/40 rabattue. Cette Fiat souffre aussi d’une dotation un peu juste pour un modèle “zéro émission“ : pas de planificateur d’itinéraires, pas de fonctionnalité “one pedal“. Quelques détails de fabrication seraient à revoir pour ne pas risquer le vieillissement prématuré du mobilier et les bruits de roulement sont assez présents en vitesse de croisière. On peut également s’agacer du maniement plutôt rétif du sélecteur de vitesses. Plus grave enfin : si vous optez pour le chargeur 11 kW (300 €), vous perdez la fonctionnalité géniale du câble rétractable. Et ça, ce n’est pas tolérable…
Séduisante à l’œil, plaisante au volant, abordable à l’achat, la nouvelle Panda est le parfait exemple d’une résurrection réussie. Elle a même la clairvoyance de laisser le choix entre thermique et électrique.
Fiat Grande Panda À partir de 24 900 €, 2 000 € (bonus), 113 ch, 132 km/h (Vmax), 11,5 s (0 à 100 km/h), 16,8 kWh/100 km, 320 km (autonomie WLTP).