Sans doute moins charismatique que la Kia EV9 avec qui il partage beaucoup, le nouvel élément de la famille Ioniq, la gamme 100% électrique de Hyundai, n’en demeure pas moins impressionnant. Son gabarit (2,06 m pour 2,7 tonnes), sa signature lumineuse en pixels, ses rétroviseurs caméras et sa poupe cintrée favorisant sa belle aérodynamique (Cx 0,26) lui confèrent une vraie prestance. Discrètement, mais sûrement, ce SUV 7 places respire le haut de gamme. À l’ouverture des portières, on n’est pas déçu. Grâce à son empattement d’autobus (3,13 m), la Ioniq 9 affiche une habitabilité somptuaire, au second rang notamment. La banquette arrière coulissante facilite l’accès à la troisième rangée où deux adultes peuvent prendre place confortablement… tout en préservant un coffre correct (338 litres). Si vous décidez de voyager à 5 seulement, le volume de la soute grimpe à… 908 litres ! Sous le capot avant, une vaste cavité d’appoint – le fameux frunk – accueille câbles de recharge ou objets précieux. Modulable, le van coréen se transforme en mini salon en un tournemain via les sièges pivotants de la version six places. Il sait aussi s’improviser en déménageur en rabattant tous ses sièges arrière ou en cabine de relaxation en déployant ses repose-mollets. Son système multimédia archi complet et ses ports USB de 100W, disponibles aux trois rangs, autorisent toute forme de distraction… sauf pour le conducteur qui a le devoir de rester concentré. Rassurez-vous, il n’est pas malheureux non plus. Le volant à la jante épaisse, les nombreux réglages de siège et le double écran qui lui fait face se chargent de détendre l’atmosphère. Must de convivialité et de zénitude, l’habitacle de la Ioniq 9 séduit par les rondeurs et les tons clairs de son mobilier, son alternance de bois, d’aluminium et de plastiques moussés et ses revêtements chaleureux (cuir Nappa pour la sellerie, suédine pour le ciel de toit). Dans un tel environnement, on ne s’étonne pas d’avoir affaire à une automobile rassurante au comportement naturellement serein. Doté d’une batterie au format XXL (110,3 kWh) et d’une architecture 800 V, le SUV Hyundai a été conçu pour envisager les longues distances. Capable d’encaisser de la charge ultra rapide (232 kW), il retrouve 80% de sa généreuse autonomie initiale (600 kilomètres, WLTP) en 24 minutes. De quoi voyager loin sans multiplier les arrêts à la borne. Dans cette version haut de gamme Calligraphy, il reçoit un moteur de 214 ch sur chaque essieu. Ce grand voyageur n’a donc pas pour objectif de traîner en route. En dépit de sa masse conséquente, la Ioniq 9 ne dégage aucune sensation de lourdeur et ses consommations demeurent raisonnables à vitesse stabilisée sur autoroute. Confortable, silencieuse et docile à l’usage, elle se distingue également par l’efficacité de sa récupération d’énergie au freinage que l’on peut moduler via des palettes au volant pour aller du mode “roue libre“ au mode “one pedal“ qui vous mène jusqu’à l’arrêt sans toucher à la pédale de frein. Aussi chère soit elle dans l’absolu (à partir de 69 900 €, 4x2, 218 ch, 620 km d’autonomie), la Ioniq 9 demeure une bonne affaire. Plus richement dotée que la Volvo EX90, plus spacieuse et équipée d’une plus grosse batterie que sa cousine la Kia EV9, la Hyundai propose sans doute le meilleur rapport prix/prestations de sa catégorie.
En baptisant sa version luxe Calligraphy, Hyundai fait clairement référence à la finition Autobiography de Range Rover. Ce n’était peut-être pas nécessaire… même si, sur le plan esthétique, le cousin de chez Kia rappelle davantage l’icône britannique. Avec une batterie de 625 kg et de telles dimensions, le SUV Hyundai se révèle peu à son aise dans les enchaînements sinueux comme dans les dédales urbains. Avec lui, on privilégie les larges voies, rapides ou non, et on évite de le secouer sur les routes de montagne. Ce n’est pas sa vocation. Efficacement amortie, la Ioniq 9 se montre cependant assez trépidante sur les irrégularités du bitume abordé à faible allure… sans doute la conséquence d’une suspension raffermie sur les versions 4x4 “montées“ en 21 pouces.
Résolument premium sans être ostentatoire, la Hyundai Ioniq 9 s’apparente à un véritable salon roulant au cœur duquel la motorisation électrique n’est synonyme que de plaisir.
Hyundai Ioniq 9 HTRAC Calligraphy À partir de 86 900 €, 0 € (prime), 428 ch, 200 km/h (Vmax), 5,2 s (0 à 100 km/h), 20,6 kWh/100 km, 600 km (autonomie WLTP).