Les raisons de craquer

Kia n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers des utilitaires, mais ses précédentes tentatives thermiques n’ont jamais eu l’éclat du nouveau trublion. Avec son design emprunté au monde de la BD, dans l’esprit du Volkswagen ID.Buzz, le PV5 Cargo s’affranchit de l’image rustique qui colle d’ordinaire aux véhicules de cette catégorie. Fabriqué en Corée du Sud, il nous apparaît en version L2H1 (4,70 m de long pour 1,90 m de haut)… laissant imaginer que des déclinaisons plus courte ou plus haute seront prochainement proposées. La fourgonnette Kia se démarque, d’emblée, par son capot ultra court, ses vitres latérales ultra hautes et son seuil de chargement ultra bas (moins de 42 cm). Moins surprenant mais tout aussi valorisant, l’habitacle se distingue par son aménagement épuré, simplement égayé par deux écrans : un combiné d’instrumentation derrière le volant et une dalle tactile centrale de 12,9 pouces regroupant toutes les fonctionnalités. La fluidité de l’interface et la qualité des graphismes rendent la navigation plaisante, même si ce parti pris 100% digitale ne conviendra pas à tous les professionnels. En revanche, les espaces de rangements, derrière le combiné, aux pieds des deux passagers et dans la console centrale, seront unanimement appréciés… tout comme la dotation généreuse qui rappelle celle d’une berline moderne plus que d’un VU. Dans cet environnement convivial, on prend rapidement ses aises tandis que la position de conduite est agrémentée par la présence d’accoudoirs. Au démarrage comme en roulage, le PV5 Cargo brille par son silence et l’absence de vibrations. Au confort sonore s’ajoute un confort d’amortissement très satisfaisant à vide et qui se fait encore plus moelleux lorsque l’espace arrière est chargé. Maniable dans ses pérégrinations urbaines, rassurant à vitesse de croisière, l’utilitaire Kia jouit d’un comportement serein et de performances convaincantes. Il reçoit de nombreuses assistances à la conduite et un système de régénération par palettes au volant, assorti d’un mode one pedal qui fait merveille en ville. Doté d’une batterie de 71,2 kWh et d’une capacité de charge de 150 kW, le PV5 Cargo dispose d’une belle autonomie pour le quotidien tout en limitant son temps d’immobilisation à la borne. Prévoyez 30 minutes pour une recharge à 80% en courant continu ou privilégiez la recharge à l’entrepôt, en courant alternatif (11 kW). Une option 22 kW sera même disponible courant 2026. Logée dans la calandre, la prise de charge s’avère aisément accessible. Le Kia jouit aussi d’un planificateur d’itinéraires pour simplifier les déplacements plus longs et des fonctions V2L-V2G pour alimenter un accessoire extérieur ou réinjecter de l’électricité dans le réseau. Avec ses 2,25 m de longueur de chargement, ses 4,4 m3 de volume utile et ses 690 kg de charge utile, la fourgonnette coréenne est à même de satisfaire les besoins de la plupart des professionnels. Son tarif compétitif et sa garantie 7 ans achèveront de convaincre ceux prêts à passer à l’électrique. Il existe même une version petite batterie (51,5 kWh, 122 ch, 297 km d’autonomie), à partir de 33 500 € HT, pour ceux dont l’activité est circonscrite à la ville.

Les raisons d'hésiter

Honnêtement, il n’est pas simple de lui trouver des défauts dans une catégorie où il met un vrai coup de vieux à ses rivaux français. Hormis la visibilité de ¾ avant perturbée par le double montant de pare-brise, l’absence de version à 3 places frontales et de motorisation non électrique, sans oublier son manque naturel de notoriété, le Kia PV5 Cargo ne mérite que des éloges. Ceux qui souhaitent lui ajouter une pompe à chaleur ou une seconde porte coulissante peuvent puiser dans le maigre catalogue d’options et ceux qui recherchent plutôt un moyen de transport en commun se laisseront tenter par la version Passenger vitrée (à partir de 39 500 €). Quant à ceux, enfin, qui aspirent à davantage de volume de charge, ils devront se montrer patient : le PV7 arrive en 2027 et le PV9, en 2029.