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Leapmotor C10 REEV

L’art de jouer les prolongations

Propriété à 51% du groupe Stellantis, Leapmotor entend conquérir le cœur des familles avec ce SUV électrique dont l’autonomie prolongée est assurée par un moteur thermique.

Les raisons de craquer

Le C10 n’est pas, à proprement parler, une nouveauté. Né 100% électrique, le SUV familial chinois (4,74 m) a déjà acquis une certaine notoriété grâce à son aménagement intérieur épuré à l’extrême tel celui d’une Tesla, sa généreuse habitabilité, à l’avant comme à l’arrière, et, bien sûr, son rapport prix/équipement parmi les plus alléchants du marché. Profitant du vaste réseau Stellantis pour gagner la confiance des consommateurs, Leapmotor en dévoile, à présent, la version REEV pour Range Extender Electric Vehicle. Comprenez qu’il s’agit d’une automobile électrique dotée d’un prolongateur d’autonomie, un peu comme si vous pouviez vous brancher à une borne de recharge… en roulant. C’est le rôle dévolu au quatre cylindres essence 1.5-litres (68 ch) du C10 REEV qui alimente son moteur électrique (215 ch) en énergie lorsque sa batterie de 28,4 kWh est déchargée. Contrairement aux alternatives hybrides rechargeables, le SUV chinois n’est propulsé que par son moteur électrique, le bloc thermique faisant uniquement office de générateur. À l’usage, il est ainsi capable de parcourir une centaine de kilomètres en se contentant de l’énergie stockée dans sa batterie. Ensuite, deux solutions s’offrent à vous : vous brancher à une prise pour “refaire le plein“ en une vingtaine de minutes minimum sur une borne rapide (65 kW) ou… poursuivre sereinement votre voyage jusqu’à ce que vous ayez consommé les 50 litres de sans plomb contenus dans le réservoir. Au global, votre rayon d’action dépasse les 800 kilomètres en moyenne en cumulant autonomie électrique et thermique. Comme chez Volkswagen, ce SUV ne se démarre pas. L’accès à bord et la mise en route se font à l’aide d’une carte à puce. Il n’y a plus qu’à actionner le sélecteur situé à droite du volant et le C10 REEV quitte la statique en silence et en douceur. Plaisant à mener, il affiche un comportement rassurant tandis que son amortissement correctement calibré assure un bon confort de roulement. La finition soignée, l’équipement riche, l’écran tactile de 14,6 pouces regroupant la quasi-intégralité des commandes et la dalle numérique derrière le volant affichant les informations essentielles à la conduite agrémentent chaque déplacement, le tout à un tarif très agressif (à partir de 37 400 €) : il y a vraiment de quoi être tenté…

Les raisons d'hésiter

… à condition de se satisfaire du style sans âme de cet énième SUV familial chinois à l’élégance fade. Il faut aussi composer avec son gabarit dans la circulation urbaine et un coffre dont le volume s’avère plus limité (400 litres) que celui de la version exclusivement électrique. Prévoyez un peu temps pour réussir à naviguer aisément dans les nombreux menus de l’écran central et parvenir à déconnecter les aides à la conduite particulièrement intrusives et accepter le comportement hiératique de la climatisation et les bruits de roulement assez présents en vitesse de croisière. Le plus pénalisant reste cependant la perte d’allant une fois la batterie déchargée… comme si vous perdiez l’usage de la moitié de vos cylindres. Le lourd C10 REEV (près de 2 tonnes) affiche alors des accélérations d’escargot asthmatique. Outre une direction en mal de précision, il souffre également d’une attaque de frein anormalement brutale, le passager avant risque de ne pas apprécier. Dommage enfin que le SUV Leapmotor doive s’acquitter de 2 390 € de malus au poids. Il y perd de son attractivité.

Conclusion

S’il donne trop souvent le sentiment d’une mise au point approximative, le SUV chinois a le mérite de proposer une solution accessible au problème de l’autonomie des VE.

À retenir

Leapmotor C10 REEV À partir de 37 400 €, 0 € (malus éco), 215 ch, 170 km/h (Vmax), 8,5 s (0 à 100), 19 kWh/100 km (conso. mixte), 145/974 km (autonomie électrique/totale WLTP).