D’abord apparue en tant que département “sport“ de Volvo, Polestar s’est détachée de sa maison mère pour devenir marque à part entière en 2017… suivant ainsi le même process que DS vis-à-vis de Citroën. L’allusion au constructeur français n’est pas fortuite puisqu’un différend ayant opposé DS et Polestar à propos de leur logo respectif a retardé l’arrivée de cette dernière sur notre marché. Mais ça y est : l’Étoile Polaire est enfin parmi nous et 30 showrooms, répartis sur le territoire, se chargent de le faire savoir. Fabriquée en Chine, mais de conception suédoise, la gamme Polestar se compose pour le moment de trois modèles dont ce matricule 3, un SUV au caractère affirmé reposant sur la plateforme de la Volvo EX90. Bien campé sur des jantes de 21 pouces, l’engin semble moins imposant que ne l’indique sa fiche technique. Il s’étend cependant sur 4,90 m avec pour principale conséquence d’offrir une habitabilité somptuaire, une pléiade de rangements et un coffre correct (484 litres) assorti d’un frunk de 32 litres. À l’évidence, la suédoise a le sens de l’accueil. Derrière son écran tactile de 14,5 pouces, elle distille une atmosphère zen. La sobriété du mobilier, les finitions soignées et les matériaux premium utilisés participent à l’ambiance apaisante. La seule touche de luxe est symbolisée par le tweeter du remarquable système audio Bower & Wilkins qui trône au sommet de la planche de bord. Derrière le volant, un cadran numérique affiche les informations essentielles à la conduite tout en projetant l’image de CarPlay… pratique quand on utilise l’appli de navigation Waze tandis que la dalle verticale, en lien avec Google, permet la gestion aisée de toutes les fonctions du véhicule. Pour faire bonne mesure, la Polestar 3 s’est offert une batterie XXL (111 kWh brutes) grâce à laquelle elle se prévaut de plus de 600 kilomètres d’autonomie, selon le cycle WLTP. En dépit de sa masse, forcément conséquente eu égard à son gabarit (2,6 tonnes), le crossover scandinave revendique des performances convaincantes, une tenue de cap assurée et un confort de conduite avérée. Bien insonorisé, facile à mener comme à freiner (mode one pedal disponible), il est conçu pour les longs voyages… surtout dans cette puissante version “dual motor“ dotée de quatre roues motrices et d’une suspension pneumatique. À noter qu’une déclinaison plus modeste (propulsion, 299 ch, 706 km d’autonomie) est proposée à partir de 79 800 €.
Le positionnement prix de cette Polestar interroge : il paraît élevé eu égard au manque de notoriété de la marque en France, et plus encore à la technologie embarquée de cette Volvo rebadgée. Lancée en 2023, la “3“ se contente d’une architecture 400 V avec la puissance (250 kW en CC) et le temps de charge (30 minutes pour recouvrer 80% d’autonomie) qui en découlent. La concurrence (Audi, BMW, Mercedes, Smart, Lotus…) fait beaucoup mieux aujourd’hui. Le confort de roulement, si douillet soit-il, n’empêche pas quelques trépidations sur mauvais revêtement à basse vitesse. Son poids entache ses consommations et donc son autonomie sur autoroute tandis que son gabarit altère sa maniabilité en ville. La scandinave s’ouvre et se démarre à l’aide d’un smartphone, mais si vous ne faites pas l’usage de cette application, vous avez l’obligation de poser la carte de démarrage sur la console pour pouvoir enclencher le mode Drive. Rébarbatif… À la (mauvaise) manière de Tesla, la Polestar 3 propose de passer par l’écran tactile pour régler les rétroviseurs, le volant ou ouvrir la boîte à gants. Définitivement pas pratique… Elle dispose de quatre vitres électriques, mais se contente de deux boutons (!). Quant à ceux positionnés sur le volant, ils sont dépourvus d’indication. Cet enchaînement de fautes d’ergonomie ne ressemblent pas à Volvo.
Charismatique, conviviale et plaisante à vivre comme à mener, la Polestar 3 semble déjà dépassée sur le plan technologique et donc déconnectée côté tarif. Dommage.
Polestar 3 À partir de 86 800 €, 0 € (prime), 489 ch, 210 km/h (Vmax), 5,0 s (0 à 100 km/h), 19,6 kWh/100 km, 632 km (autonomie WLTP).