Good morning, Vietnam ! Assister à l’arrivée d’un nouveau constructeur automobile en provenance d’un pays vierge en la matière est toujours un moment réjouissant. Après le lancement tronqué du vieillissant VF8, place au VF6, un pimpant crossover citadin (4,24 m) au dessin séduisant. Sans révolutionner le genre, il adopte un style bien à lui avec une évocatrice calandre en V comme VinFast et de jolies jantes de 19 pouces. Fabriqué dans une usine flambant neuve située au Nord de Hanoï, le VF6 a également soigné son ambiance intérieure. Position de conduite dominante offrant une vue dégagée sur la route, volant de petit diamètre façon Peugeot e-2008, écran tactile de 12,9 pouces capable de tout gérer jusqu’au réglage des rétroviseurs, le SUV asiatique a fait le choix de la sobriété ; seules les touches piano du sélecteur de boîte de vitesses apportant un brin de fantaisie. L’aménagement est épuré, les assemblages ajustés et les plastiques, plutôt basiques. Le coffre fait le strict minimum et les rangements manquent de volume, mais celui de la console centrale se révèle bien pratique : profond, compartimenté, il reçoit même deux prises USB. À l’arrière, l’espace est suffisant pour y vivre confortablement à deux et le toit panoramique (non occultant) baigne l’endroit d’une douce lumière en hiver. Cette traction se démarre simplement en posant le pied sur la pédale de frein, comme les électriques de chez Volkswagen. Au volant, c’est l’impression de facilité qui prédomine. Le VF6 se meut sans effort et son allant fait plaisir à conduire. Doté d’une batterie de 59,6 kWh, il offre une capacité de charge de 11 kW en AC et jusqu’à 100 kW en DC. De quoi subvenir sans souci aux besoins du quotidien. Il se distingue aussi par son équipement complet, notamment en matière d’aides à la conduite. Son arsenal de caméras, par exemple, facilite grandement les manœuvres en ville. Enfin, sa garantie 7 ans et son tarif attractif (surtout en location longue durée) achèvent d’en faire un outsider sur lequel on peut compter.
Défier la Renault Mégane E-Tech relève du pari audacieux pour un débutant. Avec son train avant en mal de mordant, son amortissement pas suffisamment tenu, sa motricité très perfectible et son freinage un brin spongieux, le VF6 est quand même loin du compte. Comme c’est l’usage désormais, tous les réglages s’effectuent par écran interposé, or l’ergonomie de ce dernier s’avère trop complexe pour être utilisé en roulant. C’est donc avant de passer sur D que vous déconnecterez l’alerte de changement de ligne qui bipe avant même que vous ayez fauté. Insupportable ! Autres bémols : les bruits d’air très présents au niveau des rétroviseurs, la ventilation hurlant sans raison en mode automatique et la rétrovision, vraiment limitée par l’étroitesse de la lunette arrière. La sympathique VinFast revendique, aussi, une autonomie modeste et des consommations supérieures à tous ses rivaux. Enfin, la faible représentativité de la marque, assurée par 4 show-rooms en France actuellement (Marseille, Metz, Paris et Rennes), et l’entretien réalisé par le réseau Norauto peuvent refroidir certains acheteurs potentiels.
Pétillante à la vue, originale à vivre, cette VinFast ne manque pas de sel et son excellent rapport qualité/prix devrait l’aider à décoller, mais il lui faudra corriger pas mal de défauts de jeunesse pour espérer véritablement percer.
VinFast VF6 Plus À partir de 37 990 €, 0 € (bonus), 204 ch, 175 km/h (Vmax), 8,9 s (0 à 100 km/h), 20,4 kWh/100 km, 379 km (autonomie WLTP).